Mon parcours professionnel
A la fin de mes études d’Ingénieur en mécanique, j’ai estimé que mes compétences en Informatique étaient trop légères pour un ingénieur « des temps modernes »! Je suis donc parti une année à Toulouse pour remédier à cela. Comme c’était l’époque du « bug de l’an 2000 » les offres d’emploi dans le domaine Informatique étaient bien plus nombreuses qu’en Mécanique. Je me suis retrouvé avec un clavier entre les mains, moi, que mes amis appelaient, avec leur style propre à eux, le « graisse-boulon »!! Il faut dire que j’avais commencé ma carrière professionnelle, dans la sidérurgie, et l’implantation d’une Presse à Forger en ligne.
Qu’à cela ne tienne, me voilà derrière mon écran à enregistrer des chèques. Pas pour moi, mais pour le compte du Crédit Agricole. Je découvre la « relation client ». Lors de ma première livraison de logiciel, le client lance l’application et appuie sur le clavier, en y posant ses deux mains! Comportement que personne n’avait imaginé, et notre application en Visual Basic n’a tenu…que 2 secondes! Sur le plan informatique, je peaufine l’utilisation de l’environnement de développement Microsoft .
Ensuite j’ai découvert l’univers feutré du centre de formation Airbus. Je continue à enrichir mes connaissances en « relations client », puisque là il nous reçoit « en chaussette » !! Le commercial qui m’accompagne n’y fait même pas de cas et me dira en sortant: « c’est le client, il est chez lui, il fait ce qu’il veut ». Je touche du doigt l’importance de la gestion de configuration puisque nous travaillons alors par échange de CDRom contenant « la version du client ». Je m’initie au bien fait de l’open source et contribue à certaines librairies d’affichage de liste.
Je reste dans l’avion, mais cette fois-ci aux commandes! Je commence doucement par tester un générateur de code (tient Wikipedia connaît à peine). C’est le monde du « logiciel embarqué temps réel« . Je passe mes premiers audits de certifications avion. Là on ne rigole pas avec les tests, on embarque des personnes physiques…chaque millimètre de code source doit être validé, testé, vérifié, relu…ce sont les normes DO-178. Je comprends alors que nous sommes les héritiers de la conquête de l’espace. La plupart des technologies et normes utilisées sont issues de la NASA. Je découvre aussi le management et la délocalisation. Une partie de la validation est « envoyée » en Chine. Mon alter égo, le « team leader », est chinois. Il a fait la même école que moi (l’INSA est aussi formidable pour cet aspect là, l’accueil d’élèves étrangers). Il parle donc français et un anglais proche de la perfection. Le courant passe bien et mes déplacements à Shanghai sont très enrichissants.
L’avion, y’en a marre! Je travaille sur des sonars pour sous-marin et frégates. On est encore dans le domaine du « temps réel embarqué ». Je découvre Linux et sa puissance. Là où l’open source fait des miracles et où on est même prêt à payer du gratuit tellement c’est bien!
Je reprends l’avion…mais pour vendre des billets cette fois-ci. Je découvre avec émerveillement les nouvelles méthodes de développement logiciel, encore venues d’outre Atlantique. Tout bon responsable technique a un livre « Google » ou « Facebook » sur son bureau!
Maintenant, j’ai 40 ans, marié et deux enfants. C’est le moment de réaliser mon rêve d’entreprendre…